L’étude “Morphométrie des haches à talon de l’âge du Bronze ‐Etude de la variation spatiale des formes dans deux groupes typologiques. Implications sur la production et l’exportation.” par Fabrice Monna, A. Jebrane, M. Gabillot, R. Laffont, M. Specht, B. Bohard, E. Camizuli, C. Petit, C. Chateau, P. Alibert, vient d’être présentée au séminaire inter-MSH [pdf].
Dans ce travail, un lot de 629 haches à talon de l’âge du Bronze Moyen, appartenant aux groupes typologiques “Breton” et “Normand” a été traité selon une approche morphométrique utilisant les polynômes orthogonaux sur contours ouverts. A l’aide de procédures statistiques robustes, développées originellement pour mettre en évidence des individus aberrants, ces haches normandes et bretonnes peuvent être divisées en deux sous groupes: celles dont la forme fluctue raisonnablement autour de la forme standard (considérées comme conformes), et celles qui sont suffisamment éloignées de la forme standard pour être considérées comme non conformes. Il apparait que la plus forte densité de découvertes (à la fois pour les conformes et les non conformes) correspond à la pointe de la Bretagne pour les bretonnes, et au nord de la Normandie pour les normandes, d’où le choix de leur nom. Cependant, la distribution des haches conformes et non conformes est spatialement dépendante au moins pour le groupe normand, puisqu’il y a proportionnellement plus de haches conformes à l’intérieur de la zone de production supposée (i.e. Normandie) qu’à l’extérieur. Ceci contredit le schéma généralement accepté par les archéologues; schéma qui postule que toutes les haches d’un groupe ont pour origine un même centre de production, et que quelques individus ont été exportés à partir de ce centre pour alimenter les régions voisine. Nos résultats suggèrent plutôt que d’autres centres de production mineurs ont existé et qu’ils ont copié le modèle d’origine, avec une plus grande variabilité de forme. L’étude vient d’être soumise à Journal of Archaeological Science.